Interview d'Elise Enjalbert

Interview d'Elise Enjalbert

Mais qui es-tu ? Quelle est ta trajectoire ?

Je m’appelle Elise Enjalbert, illustratrice depuis 2013. J’ai grandi à Toulouse et je suis à Paris depuis 2008, où j’ai fait mes études en illustration et graphisme. Diplômée en 2012, j’ai commencé en freelance tout en alternant avec quelques postes en CDI et CDD, notamment en direction artistique.
Aujourd’hui, je suis illustratrice à plein temps. Ce n’est pas toujours simple, mais avec l’expérience, j’ai appris à anticiper les périodes plus creuses. J’ai la chance de pouvoir me consacrer à cette activité, alors que beaucoup de mes collègues doivent la compléter par un autre travail. Je distingue deux facettes dans mon travail : les projets commerciaux et mes créations personnelles, que je gère seule, notamment via mon e-shop.

 

C’est comment de vivre de son art ? Comment envisages-tu la suite ?

Lors de ma dernière expérience en CDI, bien payée mais en pleine détresse créative et psychologique, j’ai réalisé l’importance de prioriser ma santé mentale. Depuis, je préserve cet équilibre, car l’aspect matériel fluctue. Il y a des hauts et des bas, mais ça fait partie du jeu. Ce qui compte pour moi, c’est la liberté de choisir mes horaires, mes lieux de travail et mes projets. Cette liberté a un coût, mais elle est essentielle à mon bien-être.


Aujourd’hui, je me sens bien. Depuis deux ans, les choses évoluent positivement et j’ai une vision claire de l’avenir à moyen et long terme. Je veux continuer à capitaliser sur ce que j’ai construit et développer encore plus. Si je pouvais revenir en arrière, je me serais fait confiance bien plus tôt. Paris est l’endroit où je dois être pour mon travail, même si ce n’est pas toujours idéal pour mon bien-être ! (rires)

 

Quelles sont tes principales sources d’inspiration ?

Cette question sur l’inspiration me met toujours un peu mal à l’aise, car je n’ai jamais travaillé avec des mood-boards. Quand on me la pose, je suis souvent perplexe, même si je sais que tout découle de mon quotidien, de mon ressenti et de mon état d’esprit au moment où je crée.
Finalement, c’est moi qui influe tout ce que je produis ! (rires) Ce que je vois, ce que j’observe et ce qui me passe par la tête influence directement mon travail. Ces dernières années, je me concentre beaucoup sur le bien-être, sur ce qui me procure du plaisir, et j’ai juste envie de me libérer de ce que je n’aime pas !

 

 

Tu as accepté notre invitation pour le Pink Power Store, quelle sera ta sélection pour la boutique ?

Ma sélection sera principalement axée sur ma collection "Moi ce que j’aime", une marque que je développe. Elle se prête parfaitement à l’événement, car elle célèbre ce qui nous fait du bien et adopte un esprit positif. Quand j’ai reçu votre invitation, j’ai tout de suite été séduite par l’identité visuelle, qui montre que ce n’est pas un énième pop-up, mais un événement avec une vraie personnalité. De plus, il y a la cause de Skin, ce qui renforce encore l’engagement derrière.
*Merci Elise* :-)

 

Beaucoup de tes illustrations capturent des petits moments de bonheur simple, et on remarque que le café y occupe souvent une place importante. Tu nous en parles ?

J’adore le café, j’en bois beaucoup et il est souvent associé à des moments agréables, comme m’accorder du temps pour moi ou dessiner tranquillement. Je ne parle pas des cafés pris à la va-vite dans des moments de stress, mais plutôt du rituel du café noir, que je prends le temps de savourer. C’est une petite pause essentielle dans mon quotidien.

On a tous une petite préférence pour une partie du corps (nous, c’est les seins, tu l’auras deviné). Peux-tu nous expliquer ton attrait pour les nuques et les mains ?

Oui, c’est marrant, on a tous un rapport particulier à notre corps et une vision biaisée du corps en général. Moi, j’ai développé une affection pour les nuques, ou plutôt pour le port de tête. J’adore ça chez les autres ! Quant aux mains, elles symbolisent l’action, la création.
Elles sont belles et racontent beaucoup sur les gens : l’apparence de leurs mains, ce qu’ils en font, et la manière dont ils tiennent leur tête.

 

Qui compose ta clientèle ?

Essentiellement des femmes, mais je remarque de plus en plus d’hommes ! Ils viennent souvent pour se faire plaisir, s’entourer de choses qu’ils aiment ou acheter des cadeaux. Il faut l’avouer, ils ne sont pas toujours doués pour offrir des cadeaux (rires), mais avec mes créations, il y a moins de risque de se tromper.
Mes illustrations parlent à tout le monde et apportent du réconfort. En termes d’âge, c’est assez varié, mais globalement proche du mien. Mon travail évolue avec moi, et les thèmes qui m’intéressent reflètent ma génération.

 

Comment t’organises-tu au quotidien pour ta créativité ? Quelle est ta routine de travail ?

Je ne suis pas très routinière, et c’est pour ça que rejoindre un atelier m’a aidée. Avoir un espace de travail m’impose un rythme. Sinon, mon organisation varie selon les projets. Je fonctionne par “tunnels” : des périodes consacrées à l’administratif ou à une production intense. Dès que j’ai une idée, je m’y plonge à fond.
Dans mes projets personnels, dès que je sens l’inspiration, j’agis tout de suite, tant que mes contrats le permettent.

 

Pour conclure, as-tu une anecdote “girl power” à partager ?

J’en ai plusieurs, mais une me revient. Il y a quelques années, j’étais en couple avec un mec qui s’est révélé être une vraie imposture. Après un an de relation, j’ai découvert qu’il jouait sur plusieurs tableaux. Quand j’ai voulu rompre, il a mal réagi, ce qui m’a fait un peu peur. J’ai contacté une fille que je pensais être juste une amie à lui, et ensemble, on a découvert qu’il avait manipulé une soixantaine de filles cette année-là !
Si pour certaines d’entre nous, c’était dans le cadre du consentement, d’autres n’étaient pas au courant de ses véritables intentions. Légalement, on ne pouvait rien faire, mais on a décidé de prévenir toutes les autres. Ce qui a commencé comme un scandale est devenu une vraie sororité.
Ça m’a beaucoup aidée et a marqué une étape importante dans ma vie de femme.

 

Crédits photo : 2in

Retrouvez ses illustrations ici : https://www.moicequejaime.fr/portfolio-elise-enjalbert